réseaux sociaux et jeunes

Les réseaux sociaux chez les jeunes : les deux côtés de la médaille

Cet article a été écrit par Sophie Boisvert-Beauregard  ( sur blogsgrms . un site québécois). Il est particulièrement intéressant. Certains médias français ont présenté l’enquête américaine dont il est question dans l’article.  Gageons que les observations apparues outre atlantique ne sont guère étrangères à ce que l’on peut constater chez nous.

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Une utilisation saine et appropriée. Est ce le cas ?

« Utiliser les réseaux sociaux représente l’une des activités les plus courantes chez les jeunes d’aujourd’hui. Un récent sondage mené aux États-Unis démontre que 51 % des adolescents se connectent à leur réseau social favori au moins une fois par jour et que 22 % des jeunes le font plus de 10 fois quotidiennement (Common Sense Media, 2009). Les sites comme Facebook, YouTube ou Twitter, qui se sont développés à grande vitesse au cours des dernières années, s’avèrent hautement populaires auprès des jeunes, notamment parce qu’ils leur offrent l’opportunité de se divertir, mais également de communiquer entre eux (O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). Il demeure cependant essentiel que les jeunes sachent en faire une utilisation saine et appropriée, sans quoi, certains problèmes pourraient survenir.

Un rapport clinique paru dans la revue américaine Pediatrics (2011) met en perspective les différents impacts des médias sociaux sur les enfants, les adolescents et les familles. Cette publication particulièrement intéressante se penche entre autres sur l’utilisation des médias sociaux des adolescents et sur les effets positifs et négatifs qu’ils peuvent générer chez ces derniers.

LE BEAU CÔTÉ DE LA MÉDAILLE

Possibilité de développer des habiletés sociales et d’améliorer la communication

Selon le Pediatrics, il semble que l’utilisation des réseaux sociaux aurait un effet bénéfique sur les enfants et les adolescents en améliorant la communication, les liens sociaux, de même que les compétences techniques. Les réseaux sociaux permettent ainsi aux adolescents de réaliser plusieurs activités de socialisation, valorisées tant en ligne que hors ligne, comme rester en contact avec ses amis et sa famille, se faire de nouveaux amis, partager des photos et discuter (O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). Aussi, ils offrent aux jeunes la possibilité de s’ouvrir davantage sur le monde et de rencontrer une multitude de points de vue, notamment par le biais de blogues, de vidéos, de podcasts, de sites Internet, etc. (Boyd, 2007, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011).

Les auteurs exposent également qu’en plus de mettre à contribution le potentiel créatif des adolescents, notamment par la réalisation de divers projets (blogues, vidéos, musique…), les médias sociaux leur permettent aussi de partager leurs passions et leurs intérêts avec d’autres jeunes, ce qui enrichirait d’autant plus leurs expériences de socialisation.

Une belle opportunité d’apprentissage

Pour les étudiants, l’utilisation des réseaux sociaux s’avère aussi fort intéressante et profitable dans la réalisation de projets d’équipe puisqu’ils permettent l’échange d’idées et la collaboration à distance (Boyd, 2008, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). Toujours selon le rapport, ils offrent l’opportunité d’apprendre autrement.

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Consultez un article, encore canadien : médias sociaux a l’école :atout pour l’éducation.

Nous ne sommes pas trop en avance en France

En effet, il semblerait que plusieurs écoles utilisent les blogues comme outil d’enseignement et l’on remarquerait plusieurs effets bénéfiques sur l’apprentissage des jeunes comme une amélioration de l’expression écrite et le développement de la créativité (Borja, 2005, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011).

Accessibilité à de l’information portant sur la santé

Selon le rapport, les adolescents voient dans les réseaux sociaux une façon simple et anonyme permettant de trouver facilement des réponses à leurs questions, notamment en ce qui a trait à des thématiques plus intimes, comme la santé   « Quand Internet permet aux jeunes de bien s’informer à propos de leur santé »

En effet, un bon nombre de sites leurs permettent d’accéder à d’excellentes sources d’informations sur des thèmes qui les préoccupent comme les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang), les signes de la dépression, etc.

L’ENVERS DE LA MÉDAILLE

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Consultez : jeu-video-ami-avec-pedagojeux  et jeu-video-parents-bonnes-pratiques

L’utilisation des réseaux sociaux peut toutefois comporter certains risques, compte tenu de la capacité plus limitée de certains jeunes à s’auto-réguler  et de leur tendance à être influencés par les pairs.

Vie privée

Le rapport stipule que le principal risque auquel s’exposent les jeunes utilisateurs de réseaux sociaux est lié à des problèmes relevant de la vie privée. En effet, certains adolescents manquent parfois de vigilance et ne se questionnent pas nécessairement sur le type de messages, de photos ou de vidéos qu’ils mettent en ligne. Or, ces jeunes utilisateurs sont parfois loin de réaliser l’ampleur de leurs gestes et les répercussions possibles à plus ou moins long terme. « Ce qui est mis en ligne reste en ligne » (Palfrey, 2010, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011), et en ce sens, les jeunes qui manquent de prudence dans le type d’informations qu’ils transmettent pourraient se voir confrontés à divers problèmes, notamment lorsque viendra le temps de trouver un emploi.

Cyberintimidation, harcèlement en ligne, sexting, et cie

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On se souvient de cette jeune fille harcelée.

Toujours selon le rapport, un autre risque que courent les jeunes utilisateurs de réseaux sociaux serait la cyberintimidation, phénomène qui consiste à utiliser les médias numériques afin de diffuser des informations fausses, embarrassantes ou bien hostiles sur autrui (O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). Ici, les auteurs du rapport font remarquer qu’une distinction doit être faite entre la cyberintimidation et le harcèlement en ligne. En somme, le harcèlement en ligne n’est pas aussi commun que le harcèlement hors ligne (Lenhart, 2007, cité dans O’Keeffe et Clarke-Pearson, 2011), alors que la cyberintimidation est très commune et peut arriver à tous les jeunes qui utilisent Internet.

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L’insouciance devant le sexting.(contraction entre les mots sexe et texting. Cet acte consiste à envoyer de manière électronique des messages sexuellement explicites)

Aussi, le phénomène du sexting chez les jeunes (consulter le billet «Le sexting chez les adolescents : aussi courant qu’on pourrait le croire?» publié précédemment sur ce sujet) se veut une autre façon inappropriée d’utiliser les réseaux sociaux pouvant entrainer certains problèmes chez les jeunes qui l’expérimentent. Que ce soit pour ceux qui propagent des informations sexuellement explicites ou bien pour ceux qui en sont victimes, le sexting n’est pas sans conséquence : renvoi du milieu  détresse émotionnelle et  problèmes de santé mentale. De plus, d’autres problèmes peuvent découler de l’utilisation accrue des médias sociaux, tels que la cyberdépendance, la « dépression Facebook »  et le manque de sommeil.

En somme, ce rapport clinique s’avère très pertinent, tant pour les parents, les enseignants que les éducateurs, afin de mieux comprendre les effets potentiels des médias sociaux sur les jeunes. image 1De plus, il met en lumière l’importance de demeurer vigilant face aux comportements des jeunes sur Internet afin de diminuer le risque de problèmes qui pourraient découler d’une utilisation inadéquate. Les auteurs encouragent donc les adultes à discuter avec les jeunes à propos de l’utilisation qu’ils font d’Internet ainsi que des problèmes qu’une utilisation impropre de ce média peut occasionner. »

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