Insertion sociale par l’économique : épicerie solidaire, ateliers & chantiers.

Epicerie solidaire
tout reste à faire

L’UDAF (Union Départementale des Associations Familiales) s’est livrée, sur ces dernières années, à des études des Besoins Sociaux sur plusieurs territoires.

Le Tonnerrois a notamment été observé à travers le prisme socio-économique.

Les conclusions – même si les chiffres doivent être actualisés – débouchent  sur l’hypothèse de la création d’un pôle d’économie solidaire active pour le Tonnerrois.

Les Collectivités Locales et leurs Élus a qui le projet est présenté sont bien évidemment déterminant sur son avancée ou son abandon. L’implication d’un maximum d’intervenants associatifs est également requise dans une éventuelle phase de réalisation.

Ce pôle d’économie solidaire active serait charpenté autour de chantiers d’insertion.

A titre d’exemples :

* le maraîchage

Avec une valorisation d’une agriculture biologique, ce chantier offrirait le cadre d’insertion professionnelle pour une dizaine de personnes au départ, bénéficiant ainsi d’un contrat de travail.

En intégrant l’encadrement/formation/administratif, on créé à moyen terme de 12 à 15 emplois.

* le recyclage des textiles

Cette activité s’articule autour du recyclage et la vente de textiles (vêtements, linge de maison….).
Cette activité fait appel à plusieurs métiers : collecte, lavage, repassage, couture – retouche, vente.

L’insertion professionnelle serait offerte à une quinzaine de personnes et ouvrirait plusieurs postes d’encadrement / administratif.

* une épicerie solidaire

L’épicerie solidaire se présente comme un libre service social réservé aux publics en situation de précarité. Ils ont la liberté de choisir des produits à tarifs réduits et de bénéficier d’un accompagnement d’inclusion sociale, voire de resocialisation.

Ce chantier fait essentiellement appel au bénévolat mais nécessite la création de deux postes techniques.

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L’UDAF a participé à la création de l’ESA, (l’épicerie solidaire auxerroise), l’Association Familiale de Sens  l’a fait pour Magalie à Sens. Avallon et Joigny ont leur épicerie sociale

L’UDAF  a mis au point un cahier des charges complet pour le proposer aux partenaires associatifs et publics.

Il s’agit là d’un dossier lourd qui sollicite le concours de nombreux intervenants, notamment et surtout les Collectivités Locales. La fédération Vivre l’Yonne travaille sur ce dossier.

 

Nous avons recueilli de manière informelle l'avis de quelques Tonnerrois sur le projet de création d'une épicerie solidaire. Les points de vue sont plutôt favorables. Toutefois  certaines interrogations de nos interlocuteurs, nous amènent à fournir quelques précisions ci dessous.

Une épicerie solidaire fera de la concurrence aux structures caritatives existantes. Vrai ou faux ?

Faux : les associations caritatives, les resto du cœur … n’ont pas vu, par exemple à Auxerre, une baisse d’activité après l’installation de l’Epicerie Solidaire Auxerrois. Pourtant l’ESA a près de 760 familles bénéficiaires d’aides sociales et 800 clients solidaires qui bénéficient de prix attractifs. Rappelons que l’objectif est d’aider des personnes en difficulté et non de se « disputer un chiffre d’affaire.

« Vivre l’Yonne en Tonnerrois » fait cavalier seul sur ce projet. Vrai ou faux ?

Faux : les épiceries solidaires, à Auxerre comme à Sens, ont été réfléchies et créées par plusieurs associations caritatives. Les  associations familiales,  via l’Udaf ou directement ont été associées. C’est le chemin à suivre car il conditionne la réussite. Tous seront invités à participer à ce grand projet.

Une épicerie solidaire fait payer les produits mis à disposition, d’autres les donnent. Vrai ou faux ?

Vrai : les CCAS, le Secours Catholique, le Secours Populaire, l’Entraide Protestante, les Resto du Cœur et d’autres, font un travail admirable, totalement indispensable à des personnes vraiment démunies, trop malheureusement.
Mais beaucoup de personnes en précarité répugnent à se résoudre à l’assistanat, les personnes âgées, mais pas seulement.
Le fait de payer, même modestement, constitue pour ceux là un acte de dignité auquel ils tiennent ; même si accepter un don n’est surtout pas une indignité ! C’est pour cela que notre projet repose sur la solidarité active.

Pour une Commune, favoriser la création d’une épicerie solidaire constitue une signe négatif au regard de sa situation sociale et économique. Vrai ou faux ?

Vrai ….et alors. Face aux réalités, les Élus s’honorent à s’engager pour y faire front, ils ne peuvent que s’en enorgueillir d’y réussir.

Mais ne risque t’on pas d’attirer de nouvelles personnes en précarité sociale susceptibles de modifier l’équilibre sociologique de la population.Vrai ou faux ?

Faux. les structures d’assistance existent déjà. Que l’arbre ne cache pas la forêt !
Les besoins sont là et non en devenir : 41,34% (*) des retraités du régime général (hors donc les régimes, fonction publique, agricole, commerce, artisanat) sur l’ensemble du territoire Tonnerrois perçoivent le minimum vieillesse ou le « minimum contributif » contre 36,4 % (*) sur la France entière.

(*) selon la source CARSAT, à actualiser)