Fraude bancaire

La fraude bancaire a battu tous les records en 2018

Le rapport de la Banque de France montre qu’elle a ainsi bondi de 36% sur un an pour atteindre un peu plus d’un milliard d’euros (NDLR : un montant global de 1,045 milliard d’euros pour 6,7 millions de trans actions frauduleuses, contre 771 millions d’euros et 5,1 millions de cas en 2017).

Du jamais vu ! Édito d’Alain Bazot  d’UFC-Que choisir (les titres et les précisions chiffrées sont de la responsabilité de la rédaction de Vivre l’Yonne)

« Si la Place n’a pas manqué de faire du chèque le bouc-émissaire de ces résultats cauchemardesques, ( NDLR : 450 millions d’euros en 2018  contre 296 millions en 2017, soit + 52 %) cette vision est réductrice puisque la carte bancaire totalise 9principal-477070% des fraudes*. Plus grave encore, elle passe à côté de l’essentiel, à savoir prévenir la fraude, faciliter le remboursement des victimes et surtout sécuriser les paiements à l’avenir.

La fraude bancaire est massive et subie par un nombre grandissant de consommateurs. Plus de 1,2 million de ménages en ont été victimes en 2017**. Cette fraude connaît une croissance brutale puisqu’en seulement huit ans, le nombre de ménages déclarant avoir subi un débit frauduleux a progressé de 144%.

Les banques trop inactives face à cette délinquance.

Cette délinquance financière est d’autant plus insupportable que son coût – environ 860 euros par ménage victime – est supporté par les consommateurs. En effet, les banques qui remboursent la fraude la refacturent, soit directement par les frais payés aux clients, soit via les commerçants, qui répercutent ces sommes sur leurs prix de vente. En réalité, c’est la communauté des consommateurs qui rembourse les victimes.index

Dans ces conditions, permettez-moi de pointer deux défaillances quant au traitement de cette délinquance. La première relève le peu de zèle des banques et des pouvoirs publics à sa prévention. Alors que moins d’une victime sur quatre (24%) est avertie par sa banque lors d’une fraude, la répression de ces infractions est pour le moins lacunaire. Trois victimes sur quatre ne déposent pas plainte (74%). Pire, plus de 95% des plaintes déposées ne sont pas élucidées***.

A ce laisser-faire s’ajoute une résistance passive des banques. Si la loi les oblige à rembourser immédiatement toutes les sommes prélevées indûment, 20% des fraudes ne sont jamais indemnisées ! Comment s’en étonner alors que sur le terrain, faire valoir ses droits relève du chemin de croix. Tout est fait pour que la victime d’une fraude abandonne : accusation de négligence, demande de plainte, de multiples justificatifs, délais de remboursement longs, etc.

La fraude bancaire : les Pouvoirs Publics doivent s’engager.

Vous l’aurez compris, une réponse d’envergure s’impose face à cette alerte inédite.Hemicycle_officiel_XV Elle nécessite la mise en œuvre à marche forcée de l’authentification renforcée prévue par l’Europe ainsi qu’un mécanisme législatif permettant de sanctionner les manœuvres dilatoires des banques qui nient aux consommateurs leur droit au remboursement. Enfin, gageons que les prochains bilans permettent de mieux diagnostiquer la fraude pour la combattre plus efficacement dorénavant. »

Notes
* Rapport annuel Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, Banque de France, 2019.
** Rapport d’enquête Cadre de vie et sécurité 2017, Ministère de l’Intérieur, 2018.
*** Observer dans la durée les débits frauduleux, Observatoire Sociologique du Crime et de la Justice, 2018.

Des conseils d’UFC Que Choisir pour prévenir la fraude à la carte bancaire : regardez et écoutez cette vidéo.

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