Et si nous avions tort si, parfois, nos certitudes nous jouaient des tours ?

Nous avons tous un avis sur les grandes décisions qui traversent le pays : retraites, modèle social, fiscalité, avenir de nos services publics… Et bien souvent, nous sommes persuadés d’être du bon côté.
Mais la réalité d’aujourd’hui nous oblige peut-être à nous poser une question dérangeante :
et si nous avions tort ?
Et si nous avions tort de penser que l’on peut toujours repousser les efforts
Suspendre les réformes, refuser de travailler un peu plus longtemps : beaucoup d’entre nous y voient une évidence.
Après tout, la France a bâti un modèle social solide, protecteur, envié. Mais autour de nous, en Europe, plusieurs pays ont déjà dû consentir à des changements profonds. La Suède, le Danemark, le Portugal, la Grèce… Tous ont traversé des périodes difficiles, tous ont dû accepter des ajustements. Et aujourd’hui, beaucoup récoltent les fruits de ces choix douloureux.
Et si nous nous trompions en pensant que nous pourrons toujours éviter ces moments-là ?
Et si nous avions tort de défendre un modèle social sans accepter de le financer
Nous tenons à nos hôpitaux, à nos écoles, à nos associations, à nos services publics.
Nous en avons besoin, nous y sommes attachés, ils font partie de notre vie quotidienne. Mais tout cela a un coût. Et ce coût augmente. Nous demandons plus de soutien, plus de proximité, plus de qualité… tout en refusant, que les dépenses publiques explosent ou que l’on nous demande davantage, que l’on touche à notre organisation administrative.
Cette contradiction, nous la vivons tous, souvent sans en avoir conscience.
Et si nous avions tort de croire que
“faire payer les riches” résoudra tout
C’est une idée rassurante, simple, presque évidente.
Mais elle ne suffit pas. Même en taxant davantage ceux qui gagnent le plus, le compte n’y est pas : les besoins sont trop importants, trop structurels. Le croire, c’est se raconter une histoire.
Une histoire confortable, mais qui n’aide pas vraiment à préparer l’avenir.
Et si nous avions tort d’attendre des politiques qu’ils fassent le travail à notre place
Nous voulons des élus courageux… mais pas si leur courage implique de nous demander un effort.
Nous voulons des décisions ambitieuses… mais pas si elles bousculent notre quotidien.
Ce paradoxe pousse certains responsables, nos Députés, à la démagogie : des promesses faciles, des votes qui plaisent, des budgets qui ne tiennent pas debout.
Et si cette facilité politique venait aussi de notre refus collectif d’affronter la réalité
Alors… et si nous avions tort ?
Tort de croire que tout peut continuer sans changement.
Tort de penser que la responsabilité incombe toujours aux autres.
Tort de refuser de nous interroger nous-mêmes.
Se poser cette question, ce n’est pas s’accuser. C’est au contraire un signe d’espoir : celui d’une société capable de réfléchir, de s’ajuster, de grandir.
Assumer notre part : une idée simple, mais exigeante

Nous savons ce que veut dire “faire sa part”. Beaucoup d’initiatives locales le prouvent : associations, entreprises engagées, citoyens qui innovent, villages qui se mobilisent…
Nous savons avancer quand il le faut. Peut-être est-il temps d’appliquer cette même énergie à nos choix de société.
Non pas pour souffrir, mais pour préparer un avenir plus solide. Pour nous, pour nos enfants.
Peut-être que c’est ainsi, finalement, que nous pourrions ne plus avoir tort, et être sûr d’avoir raison.