États Généraux de l’Information

États Généraux de l’Information :  Comment mettre l’information au service de la démocratie ?

Les États généraux de l’information (*) ont été lancés à l’initiative du président de la République en juillet 2023 dans l’objectif d’établir un diagnostic sur les enjeux liés à l’information et de proposer des actions concrètes qui pourront se déployer aux plans national, européen et international. Ces États généraux se dérouleront entre octobre 2023 et mai 2024.Capture d'écran 2024-01-24 221454

Cette réflexion soulève au moins cinq questions fondamentales, questions qui seront le fil rouge des journées délibératives des États généraux de l’information organisés par le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) :

→ Comment la technologie change notre rapport à l’information ?

La technologie a d’ores et déjà transformé notre relation à l’information. Avec l’ère numérique, l’information se répand toujours plus rapidement et massivement tout en interrogeant sur sa fiabilité et son influence sur l’opinion publique, en raison du risque de manipulation. Comment la technologie peut- elle être utilisée pour renforcer la démocratie plutôt que la menacer ?

→ Comment restaurer la confiance envers les médias ?Capture d'écran 2024-01-24 223408

La méfiance croissante envers les médias est un enjeu majeur. Les accusations de manque de déontologie à l’encontre de certains journalistes et de diffusion de fausses nouvelles ont érodé la confiance des citoyennes et citoyens. Quelles solutions peuvent être imaginées pour restaurer cette confiance et garantir une information fiable et impartiale ?

→ Qui doit payer pour une information de qualité ?

La question du financement est cruciale pour assurer une information de qualité. Avec la diminution des revenus publicitaires et la montée des contenus gratuits en ligne, les médias sont amenés à réinventer un modèle économique leur permettant de financer et produire des informations rigoureuses et approfondies. Entre l’État, les aides publiques, les financements indépendants et les grands acteurs privés, comment imaginer un ou des nouveaux modèles pour financer les producteurs d’information ?

Comment lutter contre les manipulations de l’information ?

La production d’information est un processus pour lequel chaque étape est importante et devrait pouvoir être retracée. Cette traçabilité* de l’information semble essentielle pour vérifier son origine et sa fiabilité. Dans un monde où les informations peuvent être manipulées ou sorties de leur contexte, voire faire l’objet d’ingérences étrangères, quelles
méthodes pouvons-nous mettre en place pour assurer la transparence, la traçabilité et l’authenticité de l’information ? Comment éduquer les publics aux médias tout au long de la vie afin de leur permettre d’identifier les manipulations de l’information ?

Quelle régulation efficace pour les médias traditionnels comme pour les nouveaux acteurs ?

Depuis la transition numérique, de nouveaux acteurs sont apparus et produisent de l’information : les plateformes numériques, les réseaux sociaux, les créateurs de contenus Aujourd’hui, ils ne sont peu voire pas régulés, à l’inverse des médias traditionnels : les journaux, les chaînes télévisées, la radio, les afficheurs… Quelles règles mettre en place pour ces nouveaux entrants qui ne répondent pas aux mêmes contraintes que les médias
traditionnels ? Et à quelle échelle intervenir (nationale, européenne, mondiale) ?

(*) le Président de Vivre l’Yonne participe aux États Généraux de l’information à titre personnel, en tant que citoyen.

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Capture d'écran 2024-02-11 183413La phase de journées délibératives et de consultation de 100 citoyennes et citoyens dans le cadre des États Généraux de l’information s’est déroulée les 27 et 28 janvier dernier et 3 et 4 février 2024. La réflexion s’est organisée sur le travail de 5 groupes abordant chacun l’une des thématiques évoquées ci-dessus.

Le rapport de la totalité de ces travaux est consultable en cliquant ICI

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Nous nous contentons de donner ci dessous  quelques constats et propositions émanant du groupe 2 et du sous groupe auquel a participé en partie votre serviteur.

Afin de développer la confiance envers les médias, il est nécessaire de travailler sur toutes les composantes de l’information, à savoir, les contenus, les émetteurs et les utilisateurs d’information.
Pour cela, a été décidé un découpage de la thématique en 3 sujets sous-thématiques : le premier sujet sous-thématique concerne les récepteurs d’information, à savoir les citoyens, appelé “Éducation aux médias et citoyenneté”. Le second sujet sous-thématique concerne les émetteurs d’information, à savoir les médias et les journalistes, appelé “Déontologie, pluralisme et liberté de la presse”. Enfin, le troisième sujet sous-thématique, concernant les contenus, est appelé “Fiabilité et qualité de l’information”.
Sous-sujet 1 : Éducation aux médias et citoyenneté
Les changements de la société ont fait que les espaces traditionnels (partis, associations, religion, famille…) ont perdu leur rôle de socialisation politique. Les médias sont aujourd’hui le lieu central du débat dans nos démocraties. Malgré les intentions affichées, l’éducation aux médias n’est pas suffisamment prioritaire pour ceux qui en ont la responsabilité. Il en va pourtant de notre vie démocratique ce qui justifie de s’en donner les moyens.
Une éducation aux médias à l’école et tout au long de la vie doit être mise en œuvre en lien avec l’exercice de la citoyenneté. Être citoyen, c’est notamment être acteur, et les médias représentent un espace de débat essentiel pour faire vivre la démocratie.
Comment rendre effective l’éducation aux médias à l’école ?
Alors que de nombreux acteurs insistent sur l’importance de l’éducation aux médias, dans les faits il y a un manque de place donnée aux actions de formation. Capture d'écran 2024-02-11 182002Le ministère de l’Éducation nationale ne souhaite pas ouvrir une discipline spécifique ni y associer un volume horaire correspondant. 30 000 enseignants sont concernés par la formation continue aux médias chaque année, pour 900 000 enseignants. La France doit rattraper le retard pris et rendre obligatoire la formation aux médias à commencer par le milieu scolaire (élèves et enseignants), les fonctionnaires et les représentants de la société civile.
Le manque d’éducation aux médias est un constat largement partagé. Les textes législatifs et réglementaires existent pour l’enseignement scolaire, mais leur application est inégale d’un établissement à l’autre et l’on constate un manque de moyens humains et budgétaires pour la mettre en œuvre. De plus, les jeunes utilisent moins les médias traditionnels, ce qui nécessite de les former davantage à la pluralité des médias (dont l’usage des réseaux sociaux), à l’analyse de l’information, et de développer leur esprit critique. Pour nous citoyens, l’éducation aux médias doit être effective à l’école tout au long du cursus scolaire.
Propositions pour rendre effective l’éducation aux médias à l’école :
• Inscrire l’éducation aux médias dans les programmes scolaires et rendre cet
enseignement effectif
• Faire réaliser à tous les élèves des projets dans le domaine de l’information et des médias

D’autres sujets ont été traités dans le cadre de ce sous groupe, notamment : Développer l’éducation aux médias tout au long de la vie ou Impliquer les citoyens dans la prise de décision des instances de coordination, d’aide et de régulation des médias. Nous renvoyons le lecteur intéressé au rapport.

Ce rapport sera soumis au Comité de pilotage des États Généraux de l’Information.

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