Déserts médicaux dans l’Yonne

Déserts médicaux, c’est du vécu dans notre département.

Six semaines pour avoir un rendez vous avec son médecin généraliste à Auxerre laisse quelque peu interrogatif quant à la situation de la couverture médicale sur la ville. C’est ce qui est arrivé à un de nos adhérents.

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Son médecin lui précise :

« Tout à fait d’accord avec vous, désert médical Auxerrois, la situation risquant encore de s’aggraver dans les mois à venir.

Je comprends tout à fait le point de vue des patients, je dois dire d’ailleurs que je le partage.

Du point de vue du médecin, il n’est pas non plus normal d’avoir 6 semaines de délai de rendez-vous avec des semaines de 70 à 80 heures de travail et moins de 4 semaines de repos par an… chiffres en main.

Je pense qu’il n’est pas normal que la ville ait vu le nombre de ses médecins généralistes divisé par 4 en l’espace de 20 ans, et que ces mêmes médecins aient des niveaux d’activité qui ont plus que doublé dans la même période. »

Ce constat alarmant pour nombre de nos territoires, d’aucuns l’imputent au résultat d’une politique post 68 peut-être justifiée à une époque mais qui on le constate aujourd’hui parce qu’elle n’a pas évolué se trouve préjudiciable.

Rappelons que cette règle du « numerus clausus » limitait le nombre d’étudiant en médecine pouvant passer en deuxième années de faculté.

Combien d’étudiants victimes du couperet de la première année !. En moyenne, toutes filières confondues (médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme), seuls 20 % environ des étudiants de première année parviennent à passer en deuxième année.

Citons le cas de ce jeune auxerrois qui a du faire ses études médicales en Belgique, après les avoir commencé à Dijon. Il n’était pas mauvais, puisque titulaire d’un diplôme d’Études Spécialisées en Chirurgie Générale, d’un diplôme d’Études Spécialisées Complémentaires en chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, il fût Ancien Chef de Clinique Université Paris V Descartes attaché à l‘Hôpital Européen Georges Pompidou et l’Hôpital Necker – Enfants Malades, à Paris.

A l’occasion de son “plan santé”, le gouvernement actuel a annoncé son intention de mettre fin au « numerus clausus ».

Déserts médicaux des conséquences lourdes.

Deux Français sur trois (63%) ont déjà dû reporter ou renoncer à des soins, faute de médecins disponibles (aussi pour des raisons financières).

Ces renoncements aux soins ne sont évidemment pas sans conséquences. Au-delà de l’impact sur la qualité de vie (angoisse et anxiété pour 43% des répondants), ils entraînent une augmentation des symptômes dans un cas sur 3, et aboutissent à une prise en charge urgente dans 12% des cas (complications, hospitalisation).

Lors des 24 derniers mois, 17% des Français déclarent avoir dû se rendre aux urgences faute de médecin disponible. Un taux qui grimpe à 24% chez les malades chroniques, et à 31% parmi les personnes en situation de handicap. C’est une enquête BVA pour France Assos Santé qui le dit, consultez la..

Déserts médicaux, pourquoi en zones rurales ou dans les banlieues difficiles ?

Dans les banlieues difficiles on comprend le manque d’appétence des médecins à s’installer dans des zones de non-droit où l’exercice du métier est dangereux

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Mais les zones rurales ne les intéressent pas et sans doute pour des raisons sociologiques. Les futurs carabins sont des citadins à plus de 80%. Donc, à moins d’un attachement régional très fort à un endroit autre que celui qui a vu grandir les futurs médecins, une installation en zone rurale ou très rurale serait un déracinement.

Les médecins sont des personnes qui ont une vie sociale et familiale. Ces praticiens sont à 60 % des femmes. Elles, ou ils, ont des conjoint(e)s de la même catégorie socio-professionnelle que la leur et donc ces médecins s’éloignent des zones rurales où l’emploi qualifié à très qualifié est rare, pour se rapprocher des zones urbaines , péri-urbaines … ou du sud de la France.

D’aucun voudrait remettre en question la liberté d’installation ; c’est une autre histoire, et pourtant …

Déserts médicaux, réponse possible: la téléconsultation.

La télé consultation « pourquoi pas du point de vue individuel, mais du point de vue général c’est plutôt dangereux car plus confortable pour les médecins qui la pratiquent que d’exercer en zone fragile, il y a le risque de voir s’étendre les déserts médicaux ». C’est ce que nous dit un médecin.

Favoriser l’installation.

L’État et des Collectivités locales allouent des bourses aux étudiants avec comme contrepartie leur installation et l’exercice de leur métier en zone rurale ou défavorisée.

Le développement des Maisons de santé offre des perspectives de qualité d’exercice de leur activité pour de jeunes praticiens bien différentes de celles qu’avaient nos médecins de campagne et plus compatibles avec notre temps .

En tous cas les Pouvoirs Publics doivent prendre à bras le corps la démographie de nos médecins sauf à être contraints de faire appel encore plus à des praticiens étrangers, ce qui, entre autres, prive les ressortissants de leur pays d’origine de leur service, lesquels souvent en auraient bien besoin..

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