Apprendre à apprendre aux enfants.

Apprendre ne serait pas réservé aux « bons »

Si nous en doutions encore, disons-nous qu’apprendre vite et bien n’est pas un privilège, un don ou un talent réservé aux bons élèves nés avec « des facilités ». Nous aurions en réalité un  potentiel  illimité.

Au moment ou l’on constate une régression des savoirs de nos enfants – vraie ou supposée-, il peut s’avérer opportun de retenir que nous pouvons tous cultiver cette capacité à apprendre pour nous améliorer, à tout âge et dans potentiellement n’importe quelles disciplines.

Stanislas Dehaene, Président du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale donne un point de vue sur l’apprentissage pour les enfants. Il relate notamment la capacité du bébé à apprendre. Il note l’éloignement de la jeunesse à la lecture, à la lecture de livres,  au profit de la lecture sur écran. Écoutez la totalité de l’interview de Stanislas Dehaene donnée à Radio Classique avec la vidéo ci dessous.

Apprendre aux enfants, c’est aussi le rôle des parents.

Les parents sont les premiers responsables du développement de leur enfant. Ce rôle leur est reconnu par l’Article 18 de la Convention internationale des droits de l’enfant.« … La responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents ou, le cas échéant, à ses représentants légaux. Ceux-ci doivent être guidés avant tout par l’intérêt supérieur de l’enfant … ».

Ce texte donne un Droit, mais à notre avis tout aussi bien un Devoir aux parents. Dans combien de familles aucun livre ne rentre. C’est un constat, pas une mise en accusation, d’autant que beaucoup de jeunes parents apprécient beaucoup ces moments de partage avec leur enfants, autour de la lecture. C’est à l’école, mais aussi à la maison que l’enfant doit trouver le plaisir de lire.  Il le trouvera d’autant mieux s’il a l’exemple de parents qui eux-mêmes éprouvent du plaisir à la lecture. Mais soyons lucides et réalistes, l’enfant qui en a le plus besoin, n’est pas celui dont le contexte familial offre ces conditions idéales et c’est pourquoi convient-il de l’aider.

Comment apprendre aux jeunes enfants.

On nous taxera d’enfonceurs de portes ouvertes en rappelant quelques principes simples et naturels dont malheureusement, beaucoup trop d’enfants sont encore éloignés.

la fréquence de participation d’un jeune enfant à des activités d’apprentissage régulières.

Ainsi, lire avec un parent, de même que se faire raconter une histoire, permet non seulement à l’enfant d’enrichir son vocabulaire, mais aussi d’acquérir des compétences phonémiques, des notions d’écriture, de même qu’une attitude positive à l’égard de la lecture et de l’écriture.

la qualité des interactions parent-enfant.

L’enfant qui ressent l’intérêt de ses parents pour ses apprentissages est valorisé dans ses efforts, il sera plus motivé pour poursuivre.

L’interaction avec un parent joue un rôle formateur dans le développement précoce du langage et l’apprentissage chez le jeune enfant.lecture 1 En fait, la diversité et le style du vocabulaire qu’emploient les parents pour parler à leur tout-petit sont parmi les principaux éléments qui permettent de prédire la façon dont se développera son langage au cours des premières années.

L’enfant sera avantagé si le discours des adultes, auquel il est exposé, est riche et diversifié en informations sur les objets qui l’entourent et les situations dans lesquelles il se trouve dans son milieu. On trouve là une des sources des difficultés des jeunes enfants pour aborder, lecture, écriture et compréhension dans des foyers où il a été, et reste confronté à divers handicaps, tels langue d’usage étrangère, ou milieu éloigné de la culture et du savoir.

la mise à la disposition de l’enfant de matériel d’apprentissage adapté à son âge.

Fournir du matériel d’apprentissage, (le livre et le jouet éducatif) facilite le développement du langage et l’apprentissage chez le jeune enfant.lecture 2

L’un ou l’autre doit servir de prétexte à l’échange entre l’enfant et l’adulte. Outre que la motricité du jeune enfant se trouve améliorée par le jeu, notamment manuel, le tout développe une attitude positive à l’égard de l’apprentissage.

Apprendre, fonction trop souvent déléguée à la télé ou aux jeux vidéo.

Le smartphone mis entre les mains du tout petit « pour l’occuper » ; la télévision qui sert de nounou ; cela existe …

« Trois heures par jour scotché devant un écran, c’est beaucoup trop » nous dit Stéphane Clerget, pédopsychiatre « Chez les 0-3 ans, les écrans peuvLecture 3ent favoriser un retard dans l’apprentissage du langage, mais aussi un déficit de l’attention. » Et les dangers ne s’arrêtent pas là : « les écrans favorisent le surpoids, les épidémies de déficit visuel, et entraînent un déficit de l’imaginaire ».

Comme en tout, faut-il relativiser. Certains considèrent que le jeux vidéo bien choisi, le numérique en général,  est un outil pour la formation et l’apprentissage des langues … Consultez aussi : jeu vidéo, parents, bonnes pratiques.

Apprendre à nos enfants, ce n’est pas tout déléguer à l’école.

Des parents renvoient, trop souvent, au système scolaire la responsabilité de l’apprentissage et de la réussite éducative, … mais s’en plaignent quand cela les arrange.

Comme nous l’indiquions ci-dessus, ils ont leur rôle à jouer, rôle commençant accessoirement par aider à la restauration de l’autorité des enseignants. Non les enfants n’ont pas toujours raison ! Parents et enseignants devraient être des partenaires et pour cela l’école s’ouvre de plus en plus aux parents.

Il demeure que les résultats de nos petits français sont là et ils ne sont pas totalement satisfaisants, si l’on en croit certaines enquêtes internationales…

La multiplicité et la sophistication des méthodes d’apprentissage de la lecture seraient-elles,  parmi les raisons de cette situation?

 

2 réflexions au sujet de « Apprendre à apprendre aux enfants. »

  1. Bonjour,
    A lire cet article, en effet très intéressant, on a quand même l’impression, bien que vous preniez la peine de dire ne pas être dans l’accusation, que vos propos sont quelque peu pessimistes quand à la capacité des parents, à être de bons parents. Mon petit reproche, lui, n’est pas négatif : continuez à écrire vos articles.

    1. Concernant la SNCF, on a tendance à ne parler que des trains qui ne partent pas à l’heure. Pour nous, c’est un peu la même chose. Dans notre article, comme dans plein d’autres, nous essayons de faire ressortir ce qu’il nous semble améliorable, en le mettant en exergue. Merci en tout cas de votre commentaire et de vos encouragements.

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