EMBOLIE PULMONAIRE : parcours initiatique à l’Hôpital d’Auxerre des urgences… au service Pneumologie.

Examen médical> Embolie pulmonaire: ce qu’il faut savoir

CINQ BÊTISES à ne pas commettre.

1/ avoir une douleur inconnue et… l’oublier.

Nous sommes Dimanche, il est sur le départ pour accomplir les cinq à dix kilomètres, selon l’itinéraire, d’une marche d’ordinaire à cadence soutenue qui le dirige d’habitude vers l’aérodrome à travers le bois de Perrigny.

Au dernier moment il diffère son projet, sans raison particulière.

A 11 heures, alors qu’il aurait justement du se trouver dans le bois, une forte douleur lui serre la poitrine coté droit, pendant 10 minutes. Ensuite plus rien. Fausse alerte. La journée se passe.

Le lendemain, l’entourage familial le pousse à consulter. De mauvaise grâce, son médecin absent, c’est vers les urgences de l’hôpital d’Auxerre qu’il se dirige bien conscient (ou totalement inconscient… au choix du lecteur) de perdre son temps.

Et pourtant, il lui aurait fallu consulter dès après de la douleur; la suite des événements le démontrera.

2/ ressentir un agacement en arrivant au service des urgences.

En salle d’attente ce n’est pas la foule – ce n’est pas là que cela bloque -. Mais il prend la rogne en voyant un homme en combinaison réglementaire rouge à barres réfléchissantes  attendre son tour avec une coupure au pouce paraissant assez légère. Un médecin de ville aurait pu faire un pansement et donner l’arrêt de travail de rigueur ; mais c’est vrai il y a de moins en moins de médecins de ville.

Alors, ils sont au moins deux à venir encombrer les urgences dont ce n’est pourtant pas la vocation de soigner les bobos.

3/ vouloir, après un circuit d’investigation de 3 heures, non terminé, avec éventuellement signature d’une décharge, reprendre pantalon, chemise, manteau, chaussures pour retrouver le repas qui attend au foyer.

Il est 14h 30. Déjà 3 heures d’attente et d’examens.

Le circuit, il est accompli sur un brancard poussé de ci de là, à gauche, à droite, au gré des besoins de passage de nouveaux patients.

Il y a neuf boxes dans lesquels un médecin, bien affairé, traite les malades.

Ils sont cinq ou six brancards dans le couloir en attente qu’un box se libère. Autour, médecins, infirmières, brancardiers, femmes de ménage, semblent virevolter, même s’il n’en est rien, un peu dans tous les sens. Mais le brancard en attente de la sentence sur le diagnostic, c’est ce qu’il ressent.

Pour tuer le temps, un brancard parle aux autres brancards. Il y en a un qui n’a pas l’air au mieux de sa forme; à son arrivée il y a un peu plus de 4 heures, il ne semblait pas avoir le teint aussi cireux et jaune. Il parle beaucoup pour tromper son inquiétude.

Un autre brancard laisse sortir un pied de dessous le drap. Un pied qui présente des ongles de 2 ou 3 centimètres ; en haut la tète d’un homme hirsute qui vocifère. Pour les étrangers, les Français n’ont pas la réputation d’être propres. C’est vérifié. Et dire que le personnel doit forcément toucher et respirer tout cela.

Le brancard, marcheur du bois de Perrigny, lui s’est convaincu que pas plus qu’il n’a déjeuné chez lui, il n’y dînera pas, au moins à l’heure normale. Pas grave, il n’a même plus faim.

Il est 20 heures passées, ce brancard redevient un patient, avec le passage du médecin à sa hauteur qui le renseigne enfin sur son état. Après électrocardiogramme, prise de sang, radio pulmonaire et enfin scanner thoracique, le couperet tombe : EMBOLIE PULMONAIRE. Alors qu’il se levait de son brancard, plusieurs fois, pour aller aux toilettes, interdiction de faire le moindre mouvement. Le caillot aperçu dans le poumon droit ne doit pas rejoindre l’artère pulmonaire, puis le cœur pour alimenter très défavorablement la statistique mortifère des victimes de cette pathologie… déjà que cela aurait du, sans la grâce divine, se produire la veille pendant la marche, dans le bois en raison de l’effort produit !

L’information du médecin ne rassure pas forcément, mais permet de nommer les choses et c’est bien. Le médecin des urgences justement. Il a une très grosse journée dans les jambes, il a vu des dizaines de cas. Il est encore présent à cette heure tardive, chapeau.

Monsieur le Directeur de l’hôpital, c’est pas possible. Les urgentistes devraient être plus nombreux ! Mais « Crise des urgences » oblige.

4/ penser que l’hôpital n’a pas changé, depuis… les bonnes sœurs.

Notre brancard, non, notre patient véhiculé sur son brancard, arrive dans le SMA (Service Médical d’Accueil).
Il est minuit passé. La chambre à deux lits, est très propre. D’ailleurs c’est le constat qui peut être fait sur un plan général. Les locaux sont agréables – pour un hôpital -, on n’a plus cette odeur de produits pharmaceutiques et de pipi réunis, comme autrefois.
Les infirmières sont, malgré l’heure, sympathiques, agréables, et paraissent compétentes.
Cela apaise l’inquiétude et dédramatise une situation qui malgré la bravade, n’est pas rassurante.
On se sent pris en charge. On est piqué « le ventre ou la cuisse ? » pour injecter un anticoagulant fortement dosé. On est contrôlé au niveau tension etc… On a même droit à un reste de frigo, tout à fait succulent pour quelqu’un qui n’a que son petit déjeuner de la veille dans l’estomac.

On ne restera que ce reste de nuit et une demi journée pour être dirigé vers la Pneumologie. Dommage le copain de chambre, lui aussi un « jeune » de 70 printemps à peu près, est super sympa. Intarissable sur la chasse, il prend très à cœur d’éduquer son voisin d’infortune à ce plaisir sportif, très respectueux de la nature (il y tient) et utile. C’est vrai qu’il y a trop de sangliers dans nos campagnes !

5/ croire que les médecins ne cherchent qu’à faire des prix de journées pour combler la caisse de l’hôpital sur le dos de la Sécu.

L’EMBOLIE PULMONAIRE est bien sûr confirmée. Le service pneumologie se livre à de nouvelles investigations et à une mise en observation, au cas oû…
Il faut que le traitement écarte le danger de récidive, d’autant que les habituels symptômes ne sont pas au rendez vous. Le doppler le confirme.

Un nouveau scanner plus poussé est pratiqué. D’une part, il dira s’il y a danger immédiat, autorisera la sortie – avec promesse d’être prudent – après 4 jours seulement d’hospitalisation ; d’autre part il renseignera, peut-être, après double lecture de spécialistes, sur la cause de l’embolie.

L’impression générale à l’égard du corps médical, comme d’ailleurs de l’ensemble du personnel est particulièrement positive, surtout si l’on veut faire des comparaisons avec d’autres établissements…

Par contre, la nouvelle aile des bâtiments,  du coté du Boulevard de Verdun, là ou il y a là pneumologie, n’est pas une prouesse technique. Mauvaise isolation thermique, mauvaise isolation phonique, gâchent un peu le confort, globalement plutôt bon.

EMBOLIE PULMONAIRE : ce qu’il faut savoir

Explications présentées par les Docteurs Rossant-Lumbroso, et Lyonel Rossant (sur un texte emprunté au site DOCTISSIMO  )

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