Racisme de la police, non !

Ces manifestations contre ce qui serait un racisme français, pour insupportable qu’il soit, est une occasion pour nous retourner – trop rapidement il est vrai – , sur notre passé.

Le racisme en Afrique du Sud, en Amérique. En France ?

Apartheid en Afrique du Sud, ségrégation en Amérique. Des grands hommes ont lutté pour que les noirs trouvent une dignité ou tout simplement existent. Nelson Mandéla, Martin Luther King ont lutté pour cette chose pourtant simple, l’égalité entre tous quelque soit la couleur de leur peau.

Admirable combat.

Et aujourd’hui, en France des manifestations avec la complicité assumée ou une tolérance tiédasse de certains, politiques ou médias, voudraient démontrer que la France, que la police française est raciste.

C’est scandaleux.

Scandaleux quand on compare le sort des minorités en France, à ce qu’ont été – et sont encore – l’Afrique du Sud et certains États des USA.

Bien sûr ce n’est pas la galaxie Traoré qui ne semble avoir aucune culture du passé et peut-être aucune culture du tout, qui peut prendre en considération ce que notre pays a permis, une fois la sombre époque esclavagiste passée.

Que savent-il de Félix Eboué, guyannais, grand serviteur de l’État , Officier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, de Gaston Monnerville, noir d’origine guyannaise lui aussi, Président du Sénat, rien que cela, pendant 21 ans, de 1959 à 1968, de Félix Houphouët-Boigny , d’abord chef traditionnel de Côte d’Ivoire, médecin, planteur, dirigeant syndical, député au Parlement français durant plusieurs mandats en France, plusieurs fois ministre de gouvernements français et Président de Côte d’Ivoire, de Léopold Sédar Senghor qui lui aussi après de brillantes études en France, fut député et ministre en France avant d’être le premier Président de la République Sénégalaise, d’Abdou Diouf, fils de postier, haut fonctionnaire français qui lui succède à la Présidence du Sénégal… et d’autres encore tels Alexandre Dumas descendant d’un affranchie noire, Aimé Césaire pour les hommes de lettre.

Cela c’est pour l’histoire, l’histoire de France.

Aujourd’hui, nombre de Français originaires du Maghreb, d’Afrique centrale, des Dom, ont bénéficié de l’ascenseur social et  occupent  des fonctions et des métiers éminents, chez nous en France.

Le racisme et l’esclavagisme.

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Marchand d’Esclaves de Gorée. Labrousse. 1796. Musée historique de Villèle. Ile de la Réunion

Les deux sont liés évidemment, puisqu’une race estime l’autre inférieure et la transforme en « bête de somme ». Quand acceptera -t-on que l’homme quelque soit sa race est fabriqué de manière identique. Des différences, il y en a évidemment, comme celles entre un blanc con et un blanc intelligent, un noir beau et un noir moche, etc …, enfin c’est sans doute un peu plus compliqué !

L’esclavage est, vu aujourd’hui, à juste raison comme un crime historique. Pourtant un petit rappel à nos « biens pensants », à la clique Traoré et à ceux qui manifestent contre le racisme. L’esclavage issu d’Afrique a été aussi considérablement coupable parce que des noirs l’on favorisé en vendant leurs pareils. Afrikhepri rapporte :« ..Car, dans ce domaine, la vérité a été systématiquement éludée, si bien qu’à présent il arrive qu’une démarche visant à dévoiler et à rétablir les faits, peut susciter des réticences et de l’hostilité, y compris de la part de certaines victimes. A cette frustration est venue s’ajouter l’offensive généralisée de la part de ceux qui prétendent que la traite des Noirs aurait été, surtout, le fait des Noirs eux-mêmes…. » Il faut lire le livre « La traite des Noirs et ses acteurs africains«  de Tidiane Diakité , professeur agrégé, originaire du Mali. Ce livre nous expose que « certes, tous les peuples d’Afrique ne furent pas acteurs, ni tous les rois africains marchands de  » bois d’ébène  » et il importe avant tout d’essayer de comprendre, non de juger ou de condamner unilatéralement les peuples blancs ou noirs, afin d’avoir enfin une approche honnête et dépassionnée de cette question. Ce livre révèle ce que fut le rôle précis des Africains dans le commerce d’êtres humains qui saigna leur continent pendant cinq siècles ». Recommandation dont beaucoup devraient s’inspirer.

Rappelons-nous que bien avant que nous participions, nous la France, à cette affreuse « traite des noirs », les navires des pays du Maghreb, au bénéfice de l’état Ottoman, sous l’autorité des Deys de Tunis et d’Alger prenaient à l’abordage les bateaux marchands des états chrétiens, les pillaient et capturaient les passagers. Les captifs étaient traités comme du bétail, et vendus à leur arrivée. Ce n’était pas de l’esclavage cela ? Les jeunes femmes, étaient expédiées dans les harems des dignitaires et du sultan.

Les pays d’Europe ont été les premiers à abolir l’esclavage. En France, c’est Victor Schœlcher qui dès 1840 œuvra à la suppression de l’esclavage. Pourtant en Martinique sa statue fut déboulonnée, au motif qu’il était blanc sans doute. Devant une telle attitude il y aurait de quoi être raciste à l’égard de ces délinquants.

La France et son passé colonial.

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wikipedia. Empire_colonial

Scandaleux de rendre le Français d’aujourd’hui responsable de la colonisation d’une époque. Pour autant faut-il oublier ? Non ; c’est l’histoire de notre pays, mais arrêtons cette auto-flagellation et cette repentance par trop compassionnelle.

La France a eu son passé colonial. Il suppose des conquêtes avec des drames pour les populations qui passent sous le joug des conquérants. Sans vouloir en prendre la responsabilité on peut évoquer évidemment l’attitude dont certains colonisateurs firent preuve, tel le Général Bugeaud en Algérie dont les livres d’histoire érigeaient en prouesses les faits d’armes, en passant sous silence l’extrême cruauté dont il fit preuve.

Le passé colonial de la France, il eut été préférable qu’il n’existât pas, mais il faut remettre ce passé dans son contexte. Sans doute il conviendrait d’en mesurer les mauvais aspects pour les dénoncer, mais aussi reconnaître ce qu’il a pu apporter de positif, à l’aune d’ailleurs de ce que l’on voit aujourd’hui en Afrique comme en République Démocratique du Congo, qui n’a de démocratique que le nom.

Police raciste.

L’attitude de certains policiers n’est pas acceptable quand ils cherchent à humilier, à discriminer des jeunes en raison de leur origine. Pas mieux quand ils se livrent à des actes gratuitement violents, même s’ils se doivent de répondre à la violence malheureusement aussi par une forme de violence. La police doit assurer l’ordre républicain, certes avec le respect au droit de manifester. La police protège. Elle n’est pas crainte de celles et de ceux qui n’ont rien à se reprocher.

Oui des policiers, sont racistes, c’est évident. Cela ne doit pas être quand cela se traduit dans l’exercice de leur mission de manière inacceptable . La police doit s’honorer en identifiant, sanctionnant durement et rejetant ses brebis galeuses. L’interpellation de Cédric Chouviat, parce que la plaque d’immatriculation de son scooter était sale, qui a abouti au décès de ce malheureux par asphyxie est la triste preuve par l’absurde qu’il ne s’agit pas de racisme, puisque tous les protagonistes sont blancs, mais la conséquence de la bêtise, de l’incompétence pour l’utilisation de la force de manière disproportionnée.

Mais l’Institution police est-elle raciste ? Non . Enfin, souvenons nous de la police de Vichy ! elle appliquait, elle, des règles clairement antisémites et racistes. Y a t’il une équivalence dans la police à l’égard du racisme aujourd’hui ? Non et c’est heureux.

La police n’est pas raciste, certains policiers sont racistes.

L’amalgame avec l’inacceptable assassinat aux USA est donc intolérable.

La France n’est pas raciste. Des Français sont racistes.

Même s’il est marginal, il existe un racisme anti- black, anti- magrébin, anti-blanc. Oui anti-blanc.

Un certain communautarisme s’apparente, on peut le prétendre, à du racisme anti-blanc. Allez donc vous promener dans certains quartiers si vous avez une tête de gaulois et vous verrez. Des immeubles ont été « vidés » de leurs habitants d’origine, n’appartenant pas à la communauté nouvellement installée. Qui a séjourné en Guadeloupe sait bien que le blanc est plutôt mal accepté; c’est quoi cela sinon du racisme.

Mais s’il nous faut nous défendre des discriminations de toute nature. Il y en a encore trop.

Adama Traoré érigé en martyr.

Beaucoup de Français auraient participé à une manifestation en souvenir de George Floyd, tué par une police raciste à Minneapolis. Mais les manifestations actuelles en France, elles, présentent une justification douteuse si l’on ne se réfère qu’à la mort d’Adama Traoré et ce 1316969-manifestation-a-l-initiative-des-proches-d-adama-traore-devant-le-tribunal-de-paris-le-2-juin-2020qui serait le racisme de la France.. Certes quand il s’agit du décès d’un jeune de 24 ans – fut-il un délinquant notoire – on ne peut qu’éprouver de la compassion.

Mais quand la « mouvance » Traoré, des politiques et des médias jouent les boutefeux attisés qu’ils sont par ceux qui ont des arrières pensées politiques d’extrême gauche et d’extrême droite ou les imbéciles qui veulent casser du flic, la majorité silencieuse, vous, nous, devrions dire stop.

Les lignes d’un long article de Philippe Bilger, ancien magistrat du parquet, dont la parole ne peut être suspectée de légèreté et d’approximation, même si l’on comprend bien quel parti il a pris, peuvent nous éclairer. Nous en citons des extraits.

 » ….Comment ne pas reparler d’Adama Traoré impliqué dans 17 procédures et porteur d’un sachet de cannabis et de 1 300 euros en liquide quand il est interpellé, le 19 juillet 2016, par les gendarmes après avoir tenté de fuir, alors que ceux-ci recherchaient initialement son frère Bagui ?

A-t-on le droit de rappeler que ce même Adama était sorti de prison un mois plus tôt ?

Est-il permis de faire état du fait qu’à Beaumont-sur-Oise, la famille Traoré terrorisait le voisinage – « tout le monde a peur des frères Traoré  ici » – au point que l’anonymat était exigé prudemment ?

Est-il choquant de considérer que la version des faits et de l’issue tragique constamment donnée par les gendarmes est parfaitement cohérente sauf à avoir anticipé d’emblée l’obligatoire culpabilité de ces derniers ?…….

Pour dépasser le cas d’Adama Traore, on ne peut que constater qu’en France comme aux USA, les violences réelles ou soupçonnées des forces de l’ordre ne se rapportent qu’à des individus déjà connus, ayant un passé judiciaire, prenant parfois la fuite et en tout cas, la plupart du temps, ne se laissant pas maîtriser facilement. Cet amont, ces éléments montrent que la police ne s’en prend pas à n’importe qui et que surtout ceux qui ont peur d’elle ont des motifs objectifs pour tenter d’échapper à sa mission. Mais les morts – on n’a pas à sanctifier les disparus ! – demeurent des tragédies pour ceux qui les aimaient et ne supportent pas l’idée qu’ils n’aient pas été exclusivement des « victimes », d’où l’obsession de qualifications pénales aberrantes et gravissimes.

De fait, cette reconstruction opérée par la famille Traoré largement stimulée a été couronnée de succès puisque depuis 2016, …, malgré les expertises officielles (et je les distingue des avis donnés par des spécialistes choisis par la famille Traoré : je sais ce que valent ces examens commandés par les parties pour en avoir subi à la cour d’assises), est celle que sans cesse elle ressasse et qui se résume à : les gendarmes ont tué Adama ! (Valeurs actuelles).

On prétend rechercher vérité et transparence mais à condition qu’elles soient au service des Traoré et de leurs « liaisons dangereuses » et on peut compter sur l’agilité intellectuelle et médiatique de Me Yassine Bouzrou pour qu’on souffle constamment sur les braises en évitant à toute force qu’elles s’éteignent….

Toute mort demeure une tragédie quelles que soient les responsabilités à son origine. Mais d’une part, dans ce qu’on nomme si mal les « bavures » policières – la police use de la force légitime mais, transgressant ses devoirs, il lui arrive de perpétrer des violences illégitimes -, il est systématique de nous occulter l’amont de l’épisode dramatique, qui est fondamental pour comprendre et analyser, et de négliger le passé et le casier judiciaires.

Pourtant ils sont de nature à expliquer la plus ou moins grande résistance à l’interpellation, la volonté de fuite ou non et, par la suite, l’exploitation médiatique et politique de tragédies où seule la police doit être incriminée. Ce n’était pas la même chose de tenter d’appréhender un Adama Traoré ou son frère ou d’interpeller un citoyen jeune ou non, inconnu des services de police, qui probablement aurait obtempéré. Avec certains, tout est risque. Avec d’autres, tout appelle la normalité républicaine.

Ce que je formule est une évidence mais on la récuse pour focaliser sur la haine de la police ou de la gendarmerie et bien sûr leur culpabilité automatique…..

L’une des sœurs Traoré brandissait une pancarte avec le nom de personnes de couleur « tuées par la police » comme si elle pouvait se permettre une telle absurdité dénonciatrice. Peut-être la même, en une autre circonstance, traitait de « racistes » les experts officiels n’ayant pas soutenu la version de la famille en les accusant d’avoir voulu s’en prendre aux Noirs (CNews) et Virginie Despentes, ailleurs, dénonçait le « privilège blanc »….

Je me sens aussi l’obligation, dans un océan de démagogie et de fureurs orientées, injustes et partiales ayant quitté depuis des lustres le judiciaire pour un arrogant communautarisme, de jeter une petite pierre pour qu’au moins les citoyens de bonne foi ne se laissent pas emporter par la pression univoque d’une machine semblant irrésistible à proportion de la couardise de notre démocratie. »  Lire la totalité de l’article en allant sur le blog de Philippe Bilger.

 

4 réflexions au sujet de « Racisme de la police, non ! »

  1. Excellent article dont je changerais peut-être le titre ;

    « Racisme de la police, non, mais de trop de policiers, oui ! »

    Avec 60% de gaulois toujours prompts à se plaindre et à critiquer le pouvoir (politique et judiciaire), celui-ci aurait avantage à mieux condamner les délinquants qui s’attaquent aux représentants de l’ordre, quelle que soit la couleur de leur peau ou de leur gilet.

  2. Il est primordial de rappeler que le racisme n’est pas en sens unique. La culpabilisation des « blancs » est devenue une mode. En outre c’est souvent bâti sur une contre-vérité, autre mode des réseaux sociaux.
    Cet article est nécessaire pour réagir contre ces agissements communautaristes, sectaires et même fascistes !
    Merci d’oser rappeler que la République est bien plus respectueuse de chacun que beaucoup de délinquants « non-blancs » veulent le faire croire, aidés en cela par certains politiciens sans scrupules et démagogiques

  3. Une infirmière, au cours d’une manifestation, a injurié les policiers et a lancé des projectiles sur eux. Elle est en garde à vue, c’est normal ! Qu’ elle soit infirmière cela n’a rien à voir avec cette décision. Des personnes manifestent pour la faire libérer….et si on les avait injuriés et s’ils avaient reçu les projectiles eux mêmes ????

  4. Nous recevons des commentaires émanant de personnes manifestement engagées politiquement. Nous ne les publierons pas.
    Nous recevons des commentaires haineux et insultants. Nous ne les publierons pas.

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