Scandale en EHPAD

Scandale en EHPAD !

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Donnons du sens à cette image…. (Pixabay)

Les Ehpad sont dans une tempête médiatique depuis la parution de ce livre «  les Fossoyeurs ». Il était urgent que ces situations soient connues pour y remédier enfin…

Il aura fallu attendre ce livre pour qu’il y ait une prise de conscience, d’abord médiatique ensuite politique, de ce que beaucoup savaient, déploraient et dénonçaient et depuis longtemps, à savoir le manque de considération, une maltraitance de nos aînés dans certains Ehpad.

ORPEA, sur le « segment de marché des vieux », d’après le livre témoignage, traiterait ses résidents de manière indigne et cruelle…; tandis que : «Sur le 1er semestre 2021, ORPEA enregistre une très forte progression de ses résultats, avec un bénéfice net en hausse de plus de 40%, …. » C’est ce que déclarait le Directeur Général, aujourd’hui limogé. Mais on apprend que le groupe Korian serait aussi dans la tourmente.

Nous ne voulons pas jeter l’opprobre sur tous les Ehapd, il en existe aussi de très bien gérés où les résidents sont heureux !

Mais c’est avec beaucoup de tristesse et de révolte que nous lisons les trop nombreux témoignages de familles meurtries par la maltraitance de leurs anciens.

Encore convient-il de définir la maltraitance quand ce sont des personnes très âgées qui la subissent : placer celle-ci dans un fauteuil, devant la télévision, trop longtemps parce que peut-être l’on a peut-être pas le temps de s’en occuper ou qu’elle est « oubliée », c’est une maltraitance.

«  On juge une société à la façon dont elle traite ses anciens »

Réveillons-nous ! Participons à une amélioration de la vie de nos anciens.

Vivre l’Yonne a entrepris aussitôt une réflexion sur la défense des personnes âgées hébergées en Ehpad qui doivent être respectées et entourées jusqu’au bout.

Scandale en EHPAD, dénoncer mais surtout proposer et agir.

Vivre l’Yonne a consulté les adhérents et les sympathisants de l’association sur quelques propositions qui permettraient d’éviter ces déviances et toutes ces souffrances. Nous publions ci dessous des extraits d’une note qui est transmise aux élus. Faites nous connaître votre point de vue en faisant un commentaire, en fin de page.

Propositions aux Élus

L’association Vivre l’Yonne, créée sous l’égide du code de l’action sociale et des familles, traite des situations familiales, qu’il s’agisse aussi bien du « harcèlement entre jeunes », que, des problématiques des Séniors avec la mise en œuvre dans le département de l’Yonne, du projet « Ma Coloc’Séniors ». Ce projet offre à des personnes âgées, seules et isolées, une vie communautaire heureuse en maintenant le plus longtemps possible leur autonomie et retardant ainsi le recours à l’Ehpad…………

…Vivre l’Yonne considère que la situation dont la gravité justifie des Pouvoirs Publics une réflexion législative approfondie pour mieux traiter la question du grand âge. A sa mesure, Vivre l’Yonne fait, dans l’urgence une proposition participant à une prévention des situations litigieuses.Pour le ste 2

Il faut :

  • en effet ne pas se focaliser que sur les groupes privés, car des Ehpad publics ou associatifs ne sont pas toujours exempts de reproches,

  • mais surtout avoir à l’esprit que beaucoup d’Ehpad font un travail exemplaire pour la qualité de vie de leurs résidents,

  • retenir que les Ehpad souffrent d’un manque de moyens matériels, d’effectifs en général et d’agents qualifiés en particulier, cela au regard de la spécificité du métier qui traite des personnes vieillissantes et non des malades,

  • s’intéresser donc aux pratiques de recrutement du personnel, et prioritairement à sa formation, trop souvent insuffisante, mais aussi à la nécessité de les reconnaître en les rémunérant mieux,

  • ne pas négliger l’organisation interne et la responsabilité de chacun, notamment en matière d’encadrement,

  • mettre en œuvre une vraie politique de contrôle (des contrôles inopinés) par les organismes tutélaires concernés :

      • les Conseils Départementaux (loi du 02/01/2002, modifiant le code de l’action sociale et des familles dans son art. L. 313-20. : – Le Président du conseil général exerce un contrôle sur les établissements et services relevant de sa compétence ) et

      • l’ État , donc l’ARS

Vivre l’Yonne propose d’améliorer la prévention en dotant le Conseil d’Administration et le Conseil de Vie Sociale de chaque Ehpad, de personnes extérieures, sans attache d’aucune sorte avec l’Ehpad, le Conseil Départemental, les Communes, les résidents.

Pour les Conseils d’Administration ;

Nous proposons que soit ajouté à la composition telle que prévue par le code de l’action sociale et des familles en son art. L. 315-6 la désignation d’ un membre de droit

Pour les Conseils de Vie Sociale.

Nous proposons que soit ajouté à la composition telle que prévue par le code de l’action sociale et des familles en son article D311-5 la désignation d’ un membre de droit

Les membres de droit.

Les membres de droit seraient élus pour une durée déterminée par une « commission départementale vie en Ehpad » de 10 ou 12 personnes désignées à parts égales par les associations de personnes âgées et les associations familiales du département et présidée par un Médiateur de la République ou toute autre personnalité indépendante, lequel aurait voix délibérative.

Les membres de droit seraient habilités à visiter les résidents et leur familles, sur leur demande.

Ils rendraient compte à la « commission départementale vie en Ehpad »

La « commission départementale vie en Ehpad »

Elle fait appel à candidature des membres de droit, pour leur nomination et leur renouvellement, auprès des associations de personnes âgées et les associations familiales représentatives.

Elle vérifie l’absence d’attache des candidats sur la base de leur déclaration sur l’honneur, avec les Ehpad, le Conseil Départemental, les Communes, les résidents.

Elle disposant d’un budget annuel alloué par le Conseil Départemental ou tout autre,

Elle organise la formation des membres de droit.

Elle élabore tout document d’information et ceux permettant aux membres de droit de rendre compte de leur mandat. Elle les aide dans l’exécution de leur mission.

Elle saisit les autorités administratives ou judiciaires compétentes de toute situation le justifiant.

Elle rédige un rapport annuel sur la base des comptes rendus des Membres de droit, à destination du Conseil Départemental, du Préfet, de l’ARS, du CDCA et des associations familiales

Ses membres sont bénévoles et défrayés de leurs frais de transport.

Association Vivre l’Yonne 7/02/2022

11 réflexions au sujet de « Scandale en EHPAD »

  1. Un exemple que je connais : La sœur de M….. est dans l’ehpad de Ch……. Elle âgée de 96 ans et est depuis juin 2015 dans cet établissement. Nous lui rendons visite en moyenne une fois par mois. En 2013 – 14 elle a eu des difficultés de santé et a passé plusieurs mois en établissement de rééducation et de soins de suite. Sa fille (unique) ne voyait pas d’autre solution que la maison de retraite. Je n’ai pas eu droit au chapitre mais je pensais qu’elle pouvait réintégrer sa maison à Courtenay. Elle aurai pu continuer de s’occuper de sa maison avec une aide à domicile et si nécessaire la surveillance d’une infirmière.
    Au début dans nos visites, nous jouions aux cartes et elle se débrouillait bien. Elle lisait des livres le journal. Dans l’établissement il y a très peu d’activités communes. Aujourd’hui après 6 ans de présence, elle du mal à nous reconnaître. Elle parle peu et reste bien souvent sans occupation.
    Il y a environ 80 personnes dans l’établissement. Une grande salle à l’étage sert de salle à manger, de jeux, et… d’attente. Quand nous arrivons nous voyons 50 à 60 personnes assises sur des chaises à somnoler ou dormir. Il n’y a pas d’occupation.
    Ces personnes attendent que le temps passe, que la mort vienne !!!
    L’important pour un avenir proche, c’est de favoriser au maximum le maintient à domicile ; en adaptant les logements voir à en créer ; former du personnel pour l’adapter au missions du maintient à domicile. Il faudrait changer quelque peu les mentalités et ne pas se débarrasser des seniors en recourant trop souvent aux Ehpad
    Voila un peu, mon point de vue. En ce qui me concerne je veux vivre et mourir chez moi…

    1. Guy nous disait en complément de son commentaire particulièrement édifiant : »Les personnes présentes dans les ehpad sont-elles toutes dépendantes ? Certaines seraient mieux dans leur maison avec un entourage adapté. Je pense que le mieux serait de faciliter et d’équiper les logements individuels afin que les personnes (si elles le désirent) puissent rester et finir leur vie chez elles. »
      Guy, Vivre l’Yonne approuve pleinement cette suggestion c’est d’ailleurs pour cela que l’association a mis en place avec la MSA le concept de logement partagé pour Séniors seuls et isolés que nous appelons Ma Coloc’séniors.Les personnes sont chez elles mais à plusieurs. A Chablis nous avons ouvert avec le partenariat de DOMANYS, à titre expérimental, le premier appartement partagé. Cette expérience est destinée à être démultipliée dans le département. Des communes nous demandent de les aide à mettre le projet en œuvre chez elles.

  2. Mon beau-frère se trouve depuis plusieurs années maintenant dans un Ehpad relevant des services de santé du département; il y est entré après un séjour d’un an en centre de rééducation suite à un AVC important: hémiplégie.
    Il est âgé actuellement de 72 ans.
    Quand il est entré il se déplaçait avec un déambulateur et pouvait se rendre seul aux toilettes ;
    L’essentiel de ce que j’ai pu observer est le manque évident de personnel, résultat : mon beau-frère a totalement perdu le peu d’autonomie qui lui restait, il était jusqu’à récemment assis dans un fauteuil roulant, mais ne se déplaçait plus seul en actionnant les roues; puis il n’a plus supporté d’être assis toute la journée car aucun soignant n’avait le temps de le déplacer . On l’a donc alité ; Puis on l’a laissé de plus en plus dans le lit- difficile à déplacer pour une soignante seule- et maintenant il reste totalement alité et commence à se recroqueviller ; un seul kinésithérapeute intervient dans l’établissement et deux fois par semaine, ce qui est loin d’être suffisant même si la quarantaine (entre 30 et 50) de résidents ne nécessite pas tous des soins…Rien à dire côté ménage des lieux, tout est propre et entretenu ; les repas me semblent correct (bien que je n’aie assisté qu’à un petit nombre), par contre, il est très fréquent qu’on « oublie » de l’aider et il a beaucoup maigri…le médecin de l’établissement plusieurs fois alerté a assuré que son amaigrissement ne vient pas d’une sous-alimentation mais de son immobilisation;
    il a été plusieurs fois hospitalisé suite à différents problèmes et à chaque fois l’établissement a été réactif et à la mesure de la situation : rien à dire; la télé est pratiquement le seule échappatoire de l’établissement : même pour les personnes âgées autonomes, les « animations » et/ou divertissements se comptent sur le doigt d’une demi main; quand il fait beau et pas trop froid un jardin accueille les pensionnaires, mais en hiver, c’est rarissime.
    Le prix de base est 2500€, mais je pense que mon beau-frère paie davantage relativement à son état.
    Alors la plus essentielle de toutes les critiques est: il faut du personnel supplémentaire ! Les employées font tout ce qu’elles peuvent et je ne me vois pas m’insurger contre des personnes payées à…l’élastique C’est que des bras manquent: en service, en soins, en animation.
    Ensuite, le loyer : même hors aides publiques éventuelles, me parait encore largement supérieur aux retraites de la plupart des résidents, et comme je l’ai précisé plus haut, ce tarif (différent suivant les 3 standing des chambres) est plus important en cas d’état de santé déficient …autrement dit, faites gaffe à entrer en Ehpad en bonne forme, sinon…
    Voilà résumé mon observation in situ depuis 5 ans maintenant, le temps est long…je me demande à quoi il peut songer devant cette télé qu’il ne regarde plus, même si elle est allumée…
    Encore un mot: j’ai fait jurer à mon épouse de ne jamais me faire entrer dans un Ehpad!

  3. Malheureusement, le scandale ORPEA est l’arbre qui cache la forêt ! Heureusement qu’il reste encore quelques petites structures où nos ainés sont traités humainement et non comme des vulgaires « marchandises ».

  4. C’est un sujet dont on parle depuis plus de 20 ans et à cette époque avait déjà paru un livre « on tue les vieux ».
    Je me permets d’en parler pour avoir été visiteur dans certains EHPAD pendant plusieurs années. J’y ai aussi visité ma mère tous les jours pendant ses 16 derniers mois de vie.
    Des constats faits dans le début des années 2000, rien de changé. On se fout du problème. Et même avec ce nouvel épisode, on ne progressera pas beaucoup. Ce sera comme d’habitude : le semblant d’une indignation, un engagement verbal à faire quelque chose, puis l’oubli jusqu’au prochain scandale…
    Le Président Macron avait dit lors de son élection qu’il y aurait une grande loi sur le sujet : Où est cette loi ?
    Les autorités concernées, Conseil Départemental, ARS… raisonnent toujours en économique. L’humain passe au 2°, 3° voire 4° plan, et s’il est évoqué, c’est en paroles.
    Nos chers élus, sauf s’ils sont concernés par un EHPAD dans leur commune (et encore) ne s’en préoccupent pas beaucoup. Et combien vont, ne serait-ce que la visiter. Alors qu’ils devraient en pousser la porte plusieurs fois par an pour voir, échanger avec le personnel, les dirigeants, les familles.
    Nos élus parlementaires, n’en parlons pas. Ça leur passe au-dessus de la tête. Ça ne les intéresse que pour leurs campagnes électorales (comme leur présence dans la rue ou sur les marchés. Ils préfèrent ensuite la politique politicienne
    L’ARS, idem. Pour fixer des normes, réclamer des mesures d’économie…ils sont là.
    Mais pour se mettre les mains dans le cambouis : alors là on repassera. C’est plus facile de critiquer de l’extérieur, d’imposer des normes, des contraintes sans même connaître le terrain sur lequel on va le moins possible.
    Et soyons réalistes, même les services de tutelle, pour beaucoup de personnes âgées sous protection, n’assurent pas leur rôle.
    C’est bien de se manifester quand il y a un problème, mais si c’est sans lendemain, ça ne sert à rien. Ce sont des cris d’orfraie qui vont vite s’éteindre devant d’autres sujets souvent égoïstes dont vont se saisir les médias et les politiques. Il suffit d’observer : quand il se passe quelque chose, tout le monde en parle. Puis, 8 ou 15 jours après, plus personne n’en parle. C’est aux oubliettes.
    Je me rappelle, à l’UDAF, il y a une quinzaine d’années, il y avait eu une réunion avec la directrice du droit des femmes de l’époque et je lui avais dit qu’il était dommage qu’on ne se préoccupe pas des femmes en EHPAD, à qui on ne change pas les couches, qu’on prive de dignité… et qu’avait-elle répondu ? je m’en souviens bien : « J’ai d’autres priorités, je ne peux pas m’occuper de tout le monde » (sous-entendu, les EPHAD ce n’est pas une priorité et donc, la condition des femmes âgées n’était pas une préoccupation)
    Alors, comme le dit l’Ecclésiaste dans la Bible : « vanité des vanités, tout est vanité ».
    Et malheureusement, rien ou pas grand-chose ne va changer. Car les « vieux » on s’en fout. D’ailleurs quand j’entends certains propos (ne serait-ce que quand on a abordé le pouvoir d’achat des retraités,), ce sont des horreurs. Ils n’ont plus besoin de revenu, ils ne pensent qu’à voyager, ils ont fait leur temps et ils en ont bien profité (sic) …je suis écœuré.
    On oublie que nos octogénaires ont connu la guerre (la vraie), et l’après-guerre avec toutes ses privations (moi qui ai vécu l’après-guerre et les années 50, je me rappelle de mon enfance et de ce qu’on vivait…)
    Honte à ceux qui tiennent de tels propos et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit car on a oublié de leur enseigner ces temps-là.
    Quant aux problèmes de moyens, il faut arrêter d’épouser les thèses syndicales ou de ceux qui prétendent savoir. Plus que de moyens, c’est de volonté et d’organisation qu’il faut parler. (j’ai entendu il y a quelques jours une aide-soignante dire avec courage: « c’est l’organisation qui pèche, plus que les moyens » )
    On a augmenté le nombre de fonctionnaires de près de 2 millions en moins de 20 ans et on est les champions européens à ce titre. Qu’est-ce que ça a changé ? Rien. Les démarches sont toujours aussi longues et souvent mal faites, on a un tas de gens dont on ne sait pas très bien ce qu’ils font, ni comment ; regardons les éboueurs de Marseille qui travaillaient 25 h par semaine, (pour une durée légale de 35 h) et qui font grève sur grève pour ne même pas assurer la durée légale que, dans le privé, on respecte.
    La dépense publique a explosé, sans progrès ni amélioration et on en réclame toujours plus partout…en oubliant aussi de regarder l’absentéisme parfois outrancier…
    Rappelons-nous, quand notre génération a commencé à travailler, c’était 45 heures effectives par semaine… Et on ne se mettait pas en arrêt au moindre pet.
    Je m’arrête là, pour ma tension !!! Malheureusement, ne nous attendons à rien de ceux qui devraient agir. Rappelons-nous « le changement c’est maintenant ».
    Pr contre, encourageons ceux qui, sur place, sans moyen, mais avec leur cœur, souvent dans l’ombre, épaulent nos anciens et leur montrent encore un peu d’humanité.
    Vous avez raison de vous émouvoir mais moi, personnellement, je n’y crois plus. Où est celui ou celle qui va s’engager : « bon maintenant on met à plat et on se plonge dans la réalité pour assurer de vraies et utiles réformes en allant jusqu’au bout. Pas des paroles, de vrais actes.
    Ça ne se fera pas parce que nos élus ne pensent qu’à leur place et leur réélection.
    En France, on ne réforme pas. (ce qu’on appelle réforme, ce sont des réformettes des petits ajustements histoire de dire qu’on a fait quelque chose. Pour moi, la France est irréformable : c’est mort, et je le dis avec tristesse en ayant mené une vie active au service des autres, mais bénévolement, sans chercher les honneurs ni une quelconque contrepartie ; comme beaucoup le font encore heureusement.
    Trop de freins, trop peu de courageux, trop de gens pour se lever contre quelque problème que ce soit.
    Et c’est pour moi, à la fin de ma vie, un terrible constat.

  5. société du paraitre de la galonite aigue de l’entre soit, du faire semblant. Mais mettre les mains dans le cambouis a ça non et moi et moi et moi disais un chanteur
    difficile dans ce monde de dire la vérité (celui qui dis la vérité sera exécuté ) cela ne fait rien sachons nous regarder dans la glace avec l’image du devoir accompli

  6. Je comprends votre révolte !
    Je pense que peu à peu nous, citoyens, avons délégué à l’état la prise en charge des solidarités. Une personne me disait : « près de chez moi, il y a une personne âgée très seule, et le CCAS ne fait rien, vous vous rendez compte ! ». . Nous avons des droits mais aussi des devoirs. L’individualisme s’est développé mais le » bonheur intérieur brut » ne fait que diminuer car nous avons besoin de relations, de partage…
    Les associations résistent et créent des lieux de solidarité, des hommes et des femmes se sentent responsables , cherchent et innovent pour une société plus chaleureuse et respectueuse.
    Ce n’est peut-être qu’une goutte d’eau mais si chacun sort de son petit confort et s’engage un peu ….
    Je veux y croire !

    1. Catherine,  » … le CCAS ne fait rien » dit votre voisine. Sans doute. Mais la solidarité ! il n’est interdit à personne d’en faire preuve. Faut-il tout attendre des pouvoirs publics ?
      En tout cas ce témoignage démontre tout l’intérêt de l’initiative de notre association Vivre l’Yonne : Ma Coloc’Séniors

  7. Belle initiative que cette idée de propositions à adresser aux élus !

    Cependant, si j’en approuve la première partie, je ne suis pas d’accord sur le renforcement de la politique actuelle de contrôle.

    Voici donc, ci-après, mes réactions et observations :

    Il me parait juste d’écrire que la gravité de la situation actuelle dans les EHPAD (lucratifs, publics, associatifs non lucratifs)

    justifie d’urgentes réflexions législatives et prises de décisions de la part des pouvoirs publics.

    Tout d’abord, c’est très bien de garder à l’esprit qu’actuellement beaucoup d’Ehpad font d’autant plus un travail exemplaire que les moyens

    matériels qui leur sont alloués sont loin d’être complets.

    D’où l’opportunité, en effet, de mettre l’accent sur l’amélioration urgente et nécessaire de ces moyens matériels au service de personnes vieillissantes,

    ne pouvant plus du tout demeurer à domicile, mais n’étant pas forcément malades.
    Ce n’est pas tant les pratiques de recrutement du personnel qui posent problème que l’attractivité même des métiers en EHPAD.

    Si l’on veut que ces métiers deviennent attractifs, il est important qu’ils soient pourvus d’ effectifs suffisants, dotés de nombreuses possibilités de formation continue,

    rémunérés correctement, et reconnus et valorisés par la société civile.

    Il m’apparait donc urgent que les prochaines améliorations législatives portent sur ces points destinés à renforcer l’attractivité des métiers.

    Par contre, personnellement, je ne suis pas favorable au renforcement de la politique de contrôle avec la présence d’un membre extérieur de droit au Conseil d’Administration

    et au Conseil de vie sociale de chaque Ehpad nommé par « une commission départementale vie en EHPAD » et cela pour les raisons essentielles suivantes :

    – 1 – Difficultés, voire impossibilité, de trouver aujourd’hui tous les bénévoles nécessaires.

    – 2 – Quand bien même ces bénévoles existeraient, il convient de veiller à ne pas mettre en place des contrôles « à la soviétique » par instauration inévitablement d’un climat de défiance

    avec toutes les hypocrisies et déviances qu’une telle ambiance pourrait générer…

    – 3 – Les contrôles par les autorités de tutelle (Conseil départemental et ARS) existent déjà et sont déjà bien opérationnels. Bien sûr, ils peuvent toujours être améliorés.

    – 4 – Existence dans chaque département d’un Conseil Territorial de Santé, mis en place par l’ARS, organisant, notamment, l’expression des usagers par l’existence de représentants.

    -5 – Existence également de « personnes qualifiées » (Loi du 2 janvier 2002) dont la mission est justement de défendre les droits de personnes prise en charge par, notamment, les Établissements médico-sociaux.

    – 6 – Recherche, encore et toujours, d’un climat de confiance entre les autorités de tutelle et les directions d’EHPAD qui savent, d’elles même, alerter ces autorités en cas de dysfonctionnements graves au sein de leur établissement.

    – 7 – Enfin, inciter que les Conseils de Vie Sociale soient régulièrement convoqués et tenus, notamment et surtout, en présence de représentants de familles de résidents (les éléments extérieurs de contrôle ne pouvant à mon avis que perturber).

  8. J’ai bien lu les critiques diverses et remarques concernant les maltraitances individuelles et institutionnelles dénoncées.Oui on ne peut guère arriver dans un milieu dit concentrationnaire, par erreur comparative, et que cela ne soit pas une souffrance pour tout le monde. Surtout si rien n’a été prévu en amont.
    On parle de maintien à domicile qui ne serait pas opérant mais si on regarde la différence avec les années 90 c’est absolument incomparable.
    La moyenne d’âge d’entrée en EHPAD n’est pas du tout le même. Le niveau de soins au moment de cette entrée n’est pas comparable. Les outils existant mis en place sont sans commune mesure ( Auxiliaires de vie, aides à domicile, entreprises de soutien à domicile, APA, interventions diverses et spécialisées, HAD, SAAD, SIAD….)
    Tout cela n’existait pas et explique aussi pourquoi nos ainés qui rentrent en EHPAD ont plus de besoin, car d’une manière générale c’est quand ils ont épuisé les capacités du domicile.
    De ce fait les besoins en médicalisation en établissement sont accrus bien évidemment. Mais tout cela intervient au moment où en plus ( ou en moins) la démographie médicale fait preuve d’une faillite ou d’une désertification. Oh bien entendu le bien être des personnes âgées en institution n’est pas que lié à la médecine, heureusement, toutefois la qualité du soin s’est dégradée. Plus moyen d’avoir la visite de son médecin dans un délai correct, plus de médecin remplaçant, plus de médecin généraliste de garde ( je ne vous parle même pas des nuits ou autres difficultés de mettre la main sur un toubib)
    On voudrait voir des contrôles de la bien traitance EHPAD organisés par nos instances. bonne ou mauvaise idée? les mesures d’évaluation depuis 25 ans n’ont jamais été aussi nombreuses. Évaluation interne, externe, projet d’établissement, CPOM, contrôle GIR, Pathos ( ARS). A juste titre, on trace on n’a jamais autant tracé. On créée des instances démocratiques Conseil vie social, commission des repas, Projet individualisé de soin,
    Beaucoup de temps passé pour marcher dans les clous afin d’avoir une bonne note..
    Mais si le lien direct avec la personne âgée est interrompu ( s’assoir au bord du lit pour passer un certain temps à rentrer en communication) le reste devient obsolète purement formel. On a amélioré les outils de l’évaluation pesant assez lourd sur le temps limité de nos soignants on a perdu sur les affects et la bientraitance.
    Oui un coût de 2300 euros par mois est une somme à payer mais si vous trouvez une pension complète d’hôtel à 76 euros par jour, sans tenir compte de la spécificité de cet hébergement? Probablement que le juste prix pour de plus avoir ce caractère empathique, thérapeutique indispensable en lien avec le pathos de nos parents serait proche du double.
    Oui il y a la participation du CD pour la dépendance, le soin par l’ARS.
    Un hébergement en suisse débute à 7000 Francs suisse ( proche de 6500 euros) vous me direz c’est la suisse…mais quand même.
    Il faut mettre les moyens. Ce ne seront pas nos veuves de maintenant avec leur revenu trés moyens qui pourront payer. La réforme sur le cinquième prélèvement sans cesse repousséeseraitt à l’origine d’une mise à plat de ce financment.
    Par contre je suis trop souvent choqué par l’ignorance des familles devant la réalité du vieillissement, l’approche physiologique de la dégradation en rapport avec les altérations du quatrième âge. On en arrive involontairement à accuser parfois l’EHPAD du vieillissement mal contrôlé de nos parents. Ce n’est pas l’univers dit concentrationnaire qui tente de panser les échecs du domicile qui est responsable des pertes successives liées aux effets de cascade de cette période.
    Il nous faut mieux comprendre comment cela dysfonctionne au grand âge, arrêter d’abord de montrer du doigt en s’écartant de nos propres responsabilités, être informé voire être formé. Travailler en amont la prévention. Je viens de voir une famille ce soir qui se révolte un peu d’une prise en charge difficile de leur mère en EHPAD, arrivée précipitée suite aux événements du domicile… mais pas ou peu d’intervention préventive en amont. C’est un peu comme si les fumeurs attendaient le cancer du poumon pour s’arrêter de fumer.
    Pas de doute IL FAUT FORMER LES FAMILLES.
    Cela n’innocente pas les établissements qui doivent bien sûr être responsabilisés sur le bien être, personnaliser leur prise en soin, ajouter les petits outils de la reconnaissance, inciter à la juste médicalisation en échappant aux effets iatroègnes de nos traitements mal distribués mal évalués mal placés. Allez une action utopique: je divise le coût des traitements ( certains largement inutiles ou mal évalués) par deux et je récupère du personnel à la place. faut il encore que le système saucissonné des financements m’autorise à le FAIRE ( ET NON!)

    J’arrête j’ai été bien trop long.
    Avant de savoir ce qu’ont nos ainés ( Avoir), SAVOIR qui ils sont (Être)
    JUSTE SOIN. Prêter attention c’est ça SOIGNER

    1. Pour nos lecteurs, je précise que le docteur Duros est médecin gériatre en retraite. Il nous fait donc un commentaire parfaitement argumenté au regard de sa longue expérience…
      « Mais si le lien direct avec la personne âgée est interrompu ( s’assoir au bord du lit pour passer un certain temps à rentrer en communication) le reste devient obsolète purement formel. On a amélioré les outils de l’évaluation pesant assez lourd sur le temps limité de nos soignants on a perdu sur les affects et la bientraitance ».
      Cette observation du Dr Duros, ne résume t’-elle pas la situation bien réelle tant de nos ainés que des Ehpad.

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